« C’est nous-mêmes qui avons la clé de notre succès », Dr Bachir Ismaël Ouédraogo, coordonnateur de l’association L.M.D. du Sanmatenga

Publié le mercredi 20 décembre 2017 à 11h16min

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« C’est nous-mêmes qui avons la clé de notre succès », Dr Bachir Ismaël Ouédraogo, coordonnateur de l’association L.M.D. du Sanmatenga

L’association Lève-toi et marche pour le développement du Sanmatenga (L.M.D) est dans une dynamique de croisade contre le chômage dans ladite localité. C’est dans cette perspective qu’elle a procédé, le dimanche, 17 décembre 2017 à Kaya (chef-lieu de la province du Sanmatenga), au lancement de l’initiative entreprenariat auto-emploi des jeunes pour un développement durable. Placée sous le patronage du député Sayouba Ouédraogo et le co-parrainage du chef du Sanmatenga et du directeur général du Centre national des œuvres universitaires (CENOU), la cérémonie a mobilisé de nombreuses populations et personnalités venues d’horizons divers.

Un bol d’air, une flamme d’espoir pour de nombreuses personnes de la localité qui voient ainsi s’incarner leur rêve. En quoi consiste l’initiative entreprenariat auto-emploi des jeunes pour un développement durable ?

« Le projet est très simple : le jeune envoie une caution, qui permet à l’association de lui donner un tricycle et chaque semaine, il verse une somme jusqu’à concurrence du prix du tricycle qui, dès lors, lui revient. Le cycle reprend, parce que cet argent va servir à payer un autre tricycle pour un autre jeune », a dévoilé le coordonnateur de l’association, L.M.D, Dr Bachir Ismaël Ouédraogo. Après un diagnostic global sur la situation de la jeunesse (surtout) en lien avec l’emploi, le géniteur du projet estime qu’« aujourd’hui, la jeunesse a toutes les capacités pour pouvoir aller de l’avant.

Dr Bachir Ismaël Ouédraogo (de blanc vêtu) entouré du patron de la cérémonie, Sayouba Ouédraogo ( à sa gauche) et d’un des parrains, le directeur général du Cenou, Mahamado Yaoliré (à sa droite).

Seulement, des fois, il y a un petit quelque chose qui manque pour pouvoir les accompagner. Et nous avons dit, nous n’avons pas la prétention de pouvoir résoudre tous les problèmes, mais nous pouvons contribuer, aussi modeste que cela soit, au développement de notre chère province. On s’est dit qu’avec l’union sacrée de ses filles et fils, nous sommes sûrs d’aller de l’avant ».

C’est pourquoi, aux premiers bénéficiaires, le coordonnateur a lancé une invite à l’ardeur au travail, au sens de l’engagement et de la responsabilité afin de donner une chance au maximum de personnes possibles. « C’est dans la peine et la douleur qu’on se réalise. (…). C’est nous-mêmes qui avons la clé de notre succès, c’est dans l’abnégation que nous allons réussir. C’est possible, nous sommes dans un pays où plus de 98 % de notre consommation provient de l’extérieur. Il y a des opportunités d’affaires sur le plan national et local à saisir. C’est pourquoi j’invite les jeunes à se donner la main pour aller de l’avant », a-t-il galvanisé.

« Cette initiative est la bienvenue, surtout pour nous les femmes »

Si ces nouveaux moyens de transport au Burkina, les tricycles, ont été servis aux jeunes, les femmes, elles, ont été dotées de congélateur. Ce qui va leur permettre de développer des activités génératrices de revenus (vente d’eau, de glace, de jus, etc.).
« Nous avons aussi pensé à nos mamans, qui sont le pilier de la famille, de la société. Nous ne pouvons pas imaginer le développement du Burkina en ignorant nos mamans. C’est en cela que nous avons mis en place le même principe, mais à travers des congélateurs. Dans le même scénario, chaque semaine, elles versent une petite somme et au terme du montant, le congélateur leur revient et la somme est utilisée pour faire une autre bénéficiaire », a poursuivi Dr Ouédraogo, député élu de la province du Sanmatenga. S’appropriant les propos de Thomas Sankara qui invitait à « produire et consommer burkinabè », le coordonnateur de l’association L.M.D dit être convaincu qu’il y a de nombreuses opportunités à exploiter en matière de création d’emplois. Il invite donc la jeunesse à rêver et à croire à ses potentialités.

Initiative et message appropriés cinq sur cinq par les destinataires, au regard des engagements pris par les premiers bénéficiaires. Ainsi, pour le porte-parole des jeunes bénéficiaires, Fatow Barry, le coordinateur (dont il n’a de cesse magnifié la vision) s’est toujours posé la question de savoir ce qu’il pouvait faire pour la jeunesse de la province (Sanmatenga). « Au-delà des jeunes bénéficiaires, ce sont plusieurs familles qui verront ainsi améliorées leurs conditions de vie », a estimé Fatow Barry, rappelant à ses co-bénéficiaires, le devoir d’un bon exemple pour pérenniser le projet au profit des nombreux autres jeunes de la province en attente.

Même accueil pour les femmes… « Cette initiative est la bienvenue, surtout pour nous les femmes ; parce que quand vous regardez, les femmes souffrent plus. Elles représentent plus de 52% de la population et la pauvreté sévi plus de ce côté », a exprimé la porte-parole.

Du matériel médical, des tablettes éducatives pour des élèves, des forages … !

La cérémonie a également été celle d’encouragements à d’autres acteurs de la province. Ce sont notamment les meilleurs élèves qui ont, eux, reçu des tablettes éducatives. Des kits scolaires ont aussi été distribués à plusieurs autres élèves aux fins de contribuer à l’amélioration du niveau de connaissances et susciter une saine émulation entre apprenants. Occasion pour le coordonnateur de l’association L.M.D d’adresser également des reconnaissances aux enseignants pour leur sens de sacrifice aux côtés des élèves.

En outre, la cérémonie a servi de cadre à Dr Bachir Ismaël Ouédraogo, à son association et avec l’appui de partenaires, pour offrir du matériel médical aux communes de la province. Il a aussi loué les efforts des agents de santé dans leur engagement au quotidien aux côtés des populations et à travers toutes les contrées.
Trois villages (Namsigiuya, Noom Fayré Bangrin et Barsalgo) ont aussi bénéficié de forage. C’est par une remises de vivres à des populations que la cérémonie s’est achevée avec en perspectives, d’autres actions de lutte pour l’amélioration des conditions de vie des populations.

Les parrains n’ont pas caché leur fierté au filleul pour cette action d’envergure au profit des populations de la province, notamment des jeunes et des femmes. C’est pourquoi, le directeur général du CENOU, Mahamado Yaoliré, a relevé que le coordonnateur de l’association L.M.D a su joindre l’utile à l’agréable. C’est-à-dire qu’au-delà de voter les lois (une des trois missions du député), Bachir Ismaël Ouédraogo est passé à un acte concret par l’opérationnalisation de ce projet de lutte contre le chômage, qui a mobilisé plus de 25 millions FCFA.

O.O.
Lefaso.net

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