Renforcement de la résilience au Sahel : Le « Habbanaye », une technique rentable pour les bénéficiaires

Publié le mercredi 25 juillet 2018 à 17h58min

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Renforcement de la résilience au Sahel : Le « Habbanaye », une technique rentable pour les bénéficiaires

Dans le cadre du suivi-évaluation de leurs réalisations, une mission du Projet de résilience et de croissance économique au Sahel - Résilience renforcée (REGIS-ER) a effectué une visite terrain, le lundi 23 juillet 2018, dans le village de Sidogho, dans la région du Centre-Nord.

Sidogho est un village de la commune de Barsalogho, situé à 59 kilomètres de Kaya. Dans cette localité, la particularité de l’action du Projet de résilience et de croissance économique au Sahel - Résilience renforcée (REGIS-ER), est la technique nommée « Habbanaye », en plus des autres techniques.
Selon le coordonnateur régional de Dori, Hamadou Sow, « Habbanaye » est un mot en fulfudé, qui signifie « attacher une vache de couleur rouge pour quelqu’un ». Une fois que cette vache dédiée met bas, son veau sera consacré à la personne désignée, a-t-il clarifié.

Pour Seydou Yoda, chef du programme national P1 volet élevage, un comité de suivi Habbanaye composé de six membres est mis en place. Le Conseil villageois de développement (CVD), le chef du village et quelques personnes ressources identifient les personnes vulnérables capables de gérer les noyaux (habbanaye). La technique consiste à prendre le veau, le garder pendant 18 mois (durée du passage) et le rendre à une autre personne.
« Durant les 18 mois, le concerné prélève le produit issu du noyau », a-t-il indiqué. Dans un langage plus simple, par exemple, lorsqu’une personne prend cinq chèvres, elle va restituer cinq cabris à une autre personne 18 mois plus tard. Les chèvres de départ et les autres cabris appartiennent au premier bénéficiaire.

Résultats enregistrés à ce jour

Selon les responsables de REGIS-ER, 100 caprins dont 20 boucs et 80 chèvres ont été placés chez 20 bénéficiaires, le 12 mai 2016.
Chaque 18 mois, un passage de ces noyaux est organisé. Après deux passages organisés avec 200 caprins passés à 40 bénéficiaires, un des encadreurs de Sidogho, Patrice Sawadogo, dresse un bilan positif aux hôtes du jour.

À ce jour, Patrice Sawadogo a indiqué qu’il y a 469 animaux actifs et 89 vendus par 36 bénéficiaires pour l’amélioration des conditions de vie des familles. Pour ce qui concerne les revenus engrangés, c’est un total de 1 375 000 francs CFA, soit 38 194 francs CFA par bénéficiaire, a-t-il notifié.

Au cours de cette visite, les responsables de REGIS-ER ont procédé, de manière symbolique, au passage de habbanaye aux nouveaux bénéficiaires.
Tout en les félicitant et en les encourageant, le président de The national cooperative business association Clusa international (NCBA Clusa), Doug O’Brien, a fait savoir que le travail qui est fait par les bénéficiaires dans le cadre de habbanaye est le même type que l’ONG fait partout où elle est présente. « Je suis très impressionné par l’appropriation du projet par les bénéficiaires », a-t-il témoigné.

Ann Hoyt, membre du conseil d’administration passant les noyaux à une nouvelle bénéficiaire

Il faut rappeler que le Projet de résilience et de croissance économique au Sahel - Résilience renforcée (REGIS-ER) est financé par l’Agence américaine pour le développement international (USAID) et mis en œuvre par NCBA Clusa. Depuis 2014, REGIS-ER cherche à renforcer la résilience des populations du Burkina Faso et du Niger, à travers l’amélioration de leur sécurité alimentaire, nutritionnelle et économique. Au Burkina, REGIS-ER intervient dans les régions du Centre-Nord, de l’Est et du Sahel.

Cryspin Masneang Laoundiki
LeFaso.net

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