Projet d’assistance aux déplacés internes du Centre-Nord : Christian aid enregistre des résultats positifs

Publié le mercredi 30 octobre 2019 à 15h45min

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 Projet d’assistance aux déplacés internes du Centre-Nord :  Christian aid enregistre des résultats positifs

Le 6 juillet 2019, à Kongoussi, l’association Dignus lançait un appel d’urgence aux structures humanitaires à agir sans délai en faveur des personnes déplacées suite aux attaques et menaces sécuritaires. Le 27 juillet 2019, l’ONG Christian aid, avec le soutien financier de son partenaire Sart fund, mettait en place le projet d’assistance aux personnes déplacées internes et aux familles des communautés hôtes dans les localités de Bourzanga, Kongoussi, Namsiguia, Malo, Yago et autres localités de Mané. Prévu pour une durée de 45 jours, ledit projet a fait l’objet d’un atelier de capitalisation d’apprentissage et de redevabilité ce mardi 29 octobre 2019, à Kongoussi.

Originaire de Namsiguia, Abdou Sawadogo et sa famille vivent désormais à Kongoussi depuis plusieurs mois. « L’aide de Christian aid a été un immense soulagement. On avait même du mal à mettre la marmite au feu », confie celui qui espère un jour repartir vers sa terre natale avec son épouse et ses dix enfants.

Financé par Start fund à hauteur de 182 millions de francs CFA, le projet d’assistance aux personnes déplacées internes et aux familles des communautés hôtes dans les localités de Bourzanga, Kongoussi, Namsiguia, Malo, Yago et autres localités de Mané, aura permis de faire un transfert monétaire à 881 ménages (personnes déplacées internes) et à 28 ménages hôtes. En termes de réalisations, poursuit la directrice pays de Christian aid, Aline Ouédraogo/ Napon, le présent projet a permis de fournir des abris à 238 ménages, de réhabiliter 4 forages.

Aline Ouédraogo Napon, directrice pays Christian aid

A cela, dit-elle, s’ajoute l’établissement de 778 actes de naissances au profit des enfants et 128 Cartes nationale d’identité burkinabè (CNIB) pour des femmes. « Les actions du cash, de Shelter, de Wash et de protection ont permis aux ménages d’avoir de meilleures conditions de vie. Le cash transfert a permis d’améliorer les moyens de subsistance des destinataires de l’intervention », s’est réjouie la directrice pays de Christian aid, précisant que 97,13% des personnes déplacées internes ont grandement apprécié l’intervention. Représentant le Haut-commissaire du Bam, Armand Dambré, secrétaire général de la province, apprécie positivement l’intervention du projet, notamment le cash transfert, qui a permis d’améliorer les conditions de vie des populations.

Secrétaire général de la province du Bam, Armand Dambré

C’est ce qu’illustre d’ailleurs l’enquête de satisfaction menée par le bureau d’études Sid’s consulting. « Nous avons mené une enquête de satisfaction dans cinq localités auprès de 383 personnes dont 23% étaient des chefs de ménage de sexe féminin. Les critères d’appréciations portaient sur les dépenses et le nombre de repas par jour avant et après le projet », a indiqué l’expert en suivi-évaluation et capitalisation, Séré Sidiki, par ailleurs responsable du bureau d’études. Puis de noter : « Nous avons relevé que beaucoup de bénéficiaires sont passés d’un à deux ou trois repas par jour, qu’ils ont pu payer la scolarité de leurs enfants et subvenir à leurs besoins de santé ».

Quelques difficultés…

Outre le non-respect du délai d’exécution du projet (45 jours), les difficultés rencontrées dans le ciblage des victimes et la mise en œuvre du projet en raison des conditions sécuritaires, la directrice pays de Christian aid a aussi relevé des insuffisances dans le cadre du transfert monétaire. « Jusque-là, environ dix-huit familles n’ont pas pu bénéficier des transferts monétaires parce qu’ils ont fourni des numéros qui n’étaient pas fonctionnels, mais ce n’est pas quelque chose de perdu », a souligné Aline Ouédraogo/Napon.

A cet effet, des suggestions ont été émises par les bénéficiaires et l’ensemble des acteurs de mise en œuvre du projet.

Abdou Sawadogo, bénéficaire

On évoque notamment une meilleure implication des autorités locales dans le ciblage des bénéficiaires pour éviter les doublons, le rallongement de l’intervention du projet de 45 à 90 jours, le renforcement des actions de distribution de shelter et de wash au regard du nombre croissant des déplacés.

En attendant, Christian aid, par la voix de sa directrice pays, rassure que l’institution qui s’est donnée entre autres pour missions de soulager la souffrance des populations et d’œuvrer pour un changement durable, sera toujours aux côtés des populations vulnérables pour les aider à se relever. « Nous envisageons la suite du projet et nous sommes en train de contacter des partenaires financiers et si des ouvertures se présentent, nous allons poursuivre le travail que nous avons commencé », a annoncé Aline Ouédraogo/Napon.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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