Région du Centre-nord : Les travaux de construction du plus grand barrage lancés à Sanghin dans la commune de Boulsa

Publié le dimanche 22 décembre 2019 à 22h14min

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Région du Centre-nord : Les travaux de construction du plus grand barrage lancés à Sanghin  dans la commune de Boulsa

C’était visiblement le jour tant attendu par les populations de la commune de Boulsa et environnants : le lancement de la construction du barrage de Sanghin. C’est chose faite depuis samedi, 21 décembre 2019 à travers une cérémonie qui a mobilisé aux côtés des autorités, le Premier ministre en tête, partenaires internationaux et populations.

Le barrage de Sanghin, dans la commune de Boulsa, est, selon la fiche technique, un véritable réservoir d’eau avec sa capacité de 123,5 millions de mètres cube (m3), étendue sur une superficie de 4 000 hectares. Il va permettre de stocker l’eau, en vue d’aménager 2000 hectares de périmètres agricoles, favoriser le développement de l’élevage, augmenter la production halieutique et assurer les besoins en eau potable, outre Boulsa, des villes de Pouytenga et Koupéla (région du Centre-est), Bogandé dans la région de l’Est et Zorgho dans le Plateau-central. D’un coût de 25 milliards de FCFA, entièrement financé par le budget de l’Etat, l’ouvrage sera, à terme, constitué d’une digue longue d’environ deux kilomètres avec une hauteur maximale de onze mètres et un déversoir de 150 mètres.

« C’est le plus grand barrage de la région du Centre-nord. Cet important potentiel hydrique permettra entre autres d’améliorer, de diversifier et de sécuriser la production agricole ; de développer des activités piscicoles et de pêche…En outre, les activités agricoles, de pêche ou piscicoles qui y seront menées seront soutenues par des infrastructures d’accompagnement telles que des unités de transformation, des plateformes multifonctionnelles, des silos de conservation et des magasins de stockage au grand bonheur des populations. (….).

Les travaux de construction du barrage dureront deux ans hors hivernage », a présenté dans son discours de lancement officiel des travaux, le ministre de l’Agriculture et des aménagements hydro-agricoles, Salifou Ouédraogo. L’autorité invite les populations à accompagner donc le projet et à accepter d’ores et déjà les désagréments liés aux travaux de construction. Un appel qui implique également le respect des consignes de sécurité, d’hygiène et de santé durant les travaux.

« Sans la maîtrise de l’eau, l’agriculture n’est pas promise à un bel avenir »

Selon le ministre Salifou Ouédraogo, la réalisation du barrage de Sanghin traduit la volonté du gouvernement de conduire le développement économique et social des populations rurales par la réalisation d’infrastructures agricoles. La construction du barrage de Sanghin fait partie des réalisations d’un ensemble de projets structurants, dont l’objectif est d’assurer un bien-être aux populations et un développement harmonieux des régions par le développement des activités de production agricole et d’approvisionnement en eau potable.

Pour le Premier ministre, Christophe Dabiré, qui a présidé le lancement des travaux de construction, le projet s’inscrit dans la vision du président du Faso de faire de l’agriculture, un des piliers du développement du pays. « L’agriculture, sans la maîtrise de l’eau, est une agriculture qui n’est pas promise à un bel avenir. C’est pourquoi, il a décidé de faire en sorte que durant son mandat, il puisse réaliser un certain nombre de barrages qui vont contribuer à faire des aménagements hydro-agricoles au profit des producteurs du monde agricole », relaie le représentant du président du Faso, souhaitant voir les premiers résultants d’ici à deux ans.

Le Premier ministre et le ministre de l’agriculture et des aménagements hydro-agricoles (droite), suivant à travers la maquette, les explications des techniciens.

Christophe Dabiré invite la population directement concernée à veiller à ce que les travaux se déroulent dans de très bonnes conditions ; c’est-à-dire, précise-t-il, éviter les incursions à même de perturber les travaux, avoir un œil vigilant sur ce qui pourrait constituer une difficulté particulière pour la réalisation du projet.

« Vous savez que nous sommes dans une situation sécuritaire relativement difficile, chacun de nous doit être en quelque sorte une sentinelle et permettre de surveiller le territoire, surveiller les projets que nous sommes en train de faire exécuter pour que les choses se déroulent bien ; parce que c’est au bénéfice des populations que nous sommes en train de travailler et nous n’avons pas le droit de laisser qui que ce soit venir perturber les travaux qui vont démarrer bientôt », appelle le Premier ministre Dabiré.

La population trépigne d’impatience !

Le Premier ministre, Christophe Dabiré, donnant les premiers coups de pelle.

Le maire de Boulsa, Aimé Roger Kaboret, a, lui, sollicité l’appui du Premier ministre pour la mise en place efficace et efficiente du plan de gestion environnementale et sociale et le démarrage des travaux d’aménagements des terres (pour que l’achèvement du barrage et celui des aménagements soient bien en phase).

Cet ouvrage de mobilisation d’eau va sans doute permettre de renforcer la résilience des populations face à l’insécurité alimentaire et de propulser le développement de l’agriculture irriguée. D’où la joie légitime des bénéficiaires. « Notre joie est immense, parce que ce barrage va permettre à nos jeunes surtout de mener des activités. Ça fait non seulement de la richesse, donc l’amélioration de nos conditions de vie, mais également un moyen de sédentarisation des jeunes, obligés d’aller voir ailleurs (sur les sites d’orpaillage surtout), une fois la saison terminée. Aussi, ça va réduire le banditisme, parce que c’est le manque d’occupation qui provoque souvent cela », peut-on retenir des propos de ce sexagénaire, juste avant le lancement officiel.

Les populations, mobilisées pour être témoins du lancement des travaux, souhaitent que les choses se déroulent telles qu’elles ont été décrites par le gouvernement

« Nous sommes fiers de nos autorités, car ce barrage va nous rapporter énormément. Ça va être tellement bénéfique que les mots me manquent pour l’exprimer. Cependant, il faut attendre la finition avant de se réjouir, parce que les élections sont proches, les hommes politiques sont capables de tout. Si c’est vraiment de bonne foi qu’ils ont lancé ce barrage et pour le délai annoncé, nos bénédictions les accompagnent. Mais si c’est pour se servir de cela pour battre campagns, nous n’avons pas la force contre cette manigance, Dieu est le défenseur de la veuve et de l’orphelin, c’est tout ce que je peux dire », confie cette femme, bravant la canicule avec son bébé au dos.

OL
Lefaso.net

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