Projet « Faso Riibo » : Une initiative de Catholic Relief Services pour promouvoir une alimentation scolaire durable

Publié le mercredi 29 janvier 2020 à 21h14min

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Projet « Faso Riibo » : Une initiative de Catholic Relief Services pour promouvoir une alimentation scolaire durable

Contribuer à la responsabilisation durable de la communauté éducative dans la gestion et l’appropriation des cantines scolaires par l’amélioration de l’efficacité de la chaine d’approvisionnement à travers les achats locaux et régionaux. C’est l’ambition affichée du projet Local and regional food aid procurement dénommé « Faso Riibo ». Financé à hauteur de 4,8 millions de dollars, soit environ 2,7 milliards de francs CFA par le gouvernement américain, à travers son département de l’agriculture (USDA), ledit projet a été officiellement lancé ce mardi 28 janvier 2020, à l’école de Tangporin de Korsimoro (province du Sanmatenga), en marge d’une visite terrain aux déplacés internes de la ville de Kaya. L’initiative est portée par l’ONG Catholic Relief Services (CRS) et couvre 9 communes de la région du Centre-Nord pour la période d’octobre 2019 à septembre 2023.

Présente dans la région du Centre-Nord, la délégation de CRS, conduite par la représentante résidente au Burkina Faso, Carla Brown/ Ndiaye, le vice-président chargé des opérations d’Outre-mer, Schuyler Thorup et la directrice régionale Afrique de l’Ouest, Jennifer Overton, a jugé nécessaire de s’enquérir des nouvelles des déplacés de la ville de Kaya.

Relogés dans un quartier de la ville grâce à un bienfaiteur qui a bien voulu leur céder son champ, ces déplacés, qui survivent grâce aux actions de bonnes volontés, ne manquent pas de mots pour remercier l’ONG et ses partenaires tels que l’OCADES qui, disent-ils, « ont essuyé leurs larmes ». Originaire de Dablo, Maïmouna vit désormais à Kaya avec son mari et ses cinq enfants. « J’ai reçu de l’argent à deux reprises, la somme d’environ 60 mille francs CFA puis 35 000 francs. Ce qui m’a permis de payer le loyer, la scolarité des enfants et des vivres », confie-t-elle.

Comme elle, Alizèta qui a tout abandonné à Namsiguia pour sauver sa vie, témoigne : « Outre l’argent, nous avons bénéficié de formations sur l’hygiène, l’assainissement, d’abris et aussi de kits d’hygiène (un seau, des savons, des serviettes hygiéniques, etc.). Nous les remercions pour leur aide, mais les difficultés demeurent parce que nos besoins sont immenses ». Ces besoins, l’ONG Catholic Relief Services Burkina en a pleinement conscience. En effet, depuis la détérioration de la situation sécuritaire, elle ne cesse de multiplier les actions pour améliorer les conditions de vie des populations déplacées vulnérables et les communautés locales vivant dans la région du Centre-Nord.

L’équipe de CRS témoignant sa compassion aux victimes

Et ce, à travers une assistance d’urgence et de relèvement. A la date du 23 janvier 2020, plus de 41 millions de francs CFA ont été distribués en cash Transfer à 1086 ménages dont 1065 ménages de personnes déplacées internes et de 21 ménages hôtes. « Nous sommes établis dans la partie Nord et Centre-Nord du pays depuis plusieurs décennies. Il est tout à fait normal que nous soyons là pour apporter notre soutien quand cette zone est frappée », a soutenu le vice-président chargé des opérations d’Outre-mer, Schuyler Thorup.

Et d’ajouter : « Nous allons continuer dans cette lancée avec d’autres appuis. Nous allons aussi leur apporter un appui technique pour qu’ils puissent davantage se prendre en charge. Ils n’ont pas demandé à vivre une telle situation. Nous sommes venus leur témoigner notre solidarité pour qu’effectivement, nous puissions créer des solutions meilleures, que la stabilité revienne dans leur vie et qu’ils puissent retrouver leurs moyens d’existence d’antan ».

48 052 élèves bénéficiaires

En appui aux populations vulnérables, CRS s’est entre autres donnée pour mission de relever un certain nombre de défis comme celui de l’éducation. D’où le projet « Faso Riibo », mis en œuvre dans 9 communes de la région du Centre- Nord à savoir les communes de Boroum, Dargo, Nagbingou, Tougouri, Yalgo (province du Namentenga) ; Guibaré et Tilaré (province du Bam) ; Korsimoro et Mane (province du Sanmentenga). A terme, ce sont 49440 bénéficiaires directs attendus dont 48052 élèves dans environ 191 écoles primaires et préscolaires dont 22450 filles et 25262 garçons ainsi que 616 membres des organisations à base communautaire.

Dans la pratique, il s’agira entre autres, de réhabiliter 171 magasins de vivres dans les écoles, de former les transporteurs aux bonnes pratiques de livraison, de renforcer les capacités des femmes dans les techniques d’étuvage de riz, de renforcer les capacités des groupes de producteurs en matière de gestion après récolte, de normes de qualité et de transformation.

« C’est un projet innovant en ce sens qu’il contribue à l’éducation à travers le développement des cantines scolaires mais appuie également les paysans. Il s’agit de travailler au développement de l’économie au profit de l’éducation », a signifié Schuyler Thorup. Espérant que le projet « Faso Riibo » connaitra un succès, il soutient : « La balle est dans le camp des producteurs et des communautés pour relever ce défi mais je suis confiant que ce projet connaitra un succès et dans ce cas, nous verrons dans quelle mesure nous pourrons l’étendre à d’autre régions du Burkina ».

Roger Ilboudo, le directeur de l’allocation des moyens spécifiques aux structures éducatives(DAMSSE), par ailleurs responsable du programme cantines du ministère en charge de l’éducation, voit en ce projet, une opportunité d’améliorer les conditions d’approvisionnement ainsi que l’efficience de la gestion des cantines scolaires à travers les COGES. « C’est une approche que nous allons suivre de près parce que si elle s’avère positive, nous allons essayer de la rendre à l’échelle sur l’ensemble du pays », a-t-il déclaré.

Représentant le ministre en charge de l’éducation, le gouverneur de la région du Centre-Nord, Casimir Segda, a invité les différents acteurs, notamment les associations ou groupements de transformateurs et producteurs, les communautés à la base telles que les comités de gestion et les associations des parents d’élèves à s’engager sans réserve dans la mise en œuvre des activités du projet et une capitalisation des actions pour une cantine scolaire durable.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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