Centre-Nord : L’ambassadeur Tulinabo Mushingi passe en revue les projets financés par les USA

Publié le vendredi 11 décembre 2015 à 00h26min

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Centre-Nord : L’ambassadeur Tulinabo Mushingi passe en revue les projets financés par les USA

L’ambassadeur des Etats Unis au Burkina, Tulinabo Mushingi était dans la région du Centre Nord les 8 et 9 décembre 2015. Accompagné d’une forte délégation, le diplomate a passé en revue les différents projets financés par le gouvernement américain. Pour son implication dans le développement de la région, Tulinabo Mushingi a été intronisé, « Manegd Naba » par le chef du village de Karentenga.

C’est un marathon de 48h au cours duquel le diplomate a rencontré les autorités administratives, coutumières, celles en charges de la sécurité, et passé en revue les projets financés par le peuple américain dans la région du Centre- Nord du Burkina.

Après avoir rendu visite au Dima de Boussouma dans la soirée du 8 décembre, l’ambassadeur des Etats Unis d’Amérique au Burkina s’est rendu au Centre de santé et de promotion sociale de la commune, pour s’imprégner de la mise en œuvre du nouveau projet lancé le 9 novembre 2015 pour lutter contre les maladies tropicales négligées. Ces pathologies très peu « médiatisées » mais qui frappent essentiellement les couches les plus pauvres de la population.

Le « projet de gestion de la morbidité et prévention de l’invalidité (MMDP) pour le trachome cécitant et la filariose lymphatique », a donc été financé par le peuple américain à travers son agence de développement, USAID et mis en œuvre par Hellen Keller International (HKI). La représentante résidente de HKI au Burkina, Fanny Yago a rappelé que la presque totalité (16 sur 17) des maladies tropicales négligées répertoriées par l’OMS sont endémiques au Burkina.

Le projet MMDP vient en appui aux acquis d’un précédent projet pour le volet prévention à la chimiothérapie préventive. « END NTDs in Africa » avait engrangé de nombreux acquis. « Sur les 70 districts que compte le Burkina Faso, 39 ont interrompu la transmission de la maladie de la filariose Lymphatique. Il n’y a plus de traitement de masse contre la filariose lymphatique ; 25 districts sanitaires ne font plus de traitement de masse contre le trachome sur les 30 endémiques que comptait le Burkina », a relevé le Dr François Drabo coordonnateur du Programme national de lutte contre les maladies tropicales négligées, pour qui le nouveau projet va prendre en charge tous les cas de complications de la filariose lymphatique dans la région du Centre-Nord.

Somfida Sawadogo, 55 ans est l’exemple patent du caractère handicapant de la filariose lymphatique. Un mal qu’elle traine au pied depuis 20 ans. Même si la guérison complète n’est plus possible, la patiente peut cependant éviter les complications en adoptant une bonne hygiène. Tulinabo Mushingui a ainsi remis des kits de lavage aux malades, et un lot de chaussures aux tout petits de Boussouma.

Préparer l’avenir par l’éducation

C’est par une visite au commandant de la première région militaire que Tulinabo Mushingi a achevé son séjour dans la province du Samnatenga, avant de se diriger dans un nuage de poussière vers Karentenga, village de la commune de Guibaré dans la province du Bam.

Grande était la mobilisation des habitants du village pour le lancement de la 2e phase pour le lancement des activités du programme Beoog Biiga (L’enfant de demain, en langue mooré). Beoog Biiga est un projet qui vise à donner toutes les chances de réussite à l’enfant, adulte et acteur de développement de demain. Un enfant instruit, en bonne santé, capable dans l’avenir de contribuer efficacement au développement économique et social de sa famille, de sa communauté et de son pays. Ce sont les précisions du directeur résident de Catholic Relief Services(CRS) qui met en œuvre le projet, essentiellement dans les provinces du Bam et du Sanmatenga.

Le représentant du gouvernement américain au Burkina s’est dit « impressionné » après sa visite de l’école Koundoula 1, qui présente fièrement les acquis de la première phase du projet. Pour lui, les résultats qu’il a constatés de visu constituent le fruit de la mise en œuvre de la première phase du programme Beoog Biiga et suscitent beaucoup d’espoirs.

« Les vivres collectés par la communauté pour la cantine endogène, le travail des femmes mentors pour la réussite scolaire des élèves filles continuent bien après la clôture de la première phase du programme(…) », a remarqué Tulinabo Mushingi. Il s’est donc réjoui de cet « exemple de durabilité des effets et impact du programme et félicité les acteurs pour l’appropriation des activités tout en invitant la communauté à trouver des moyens endogènes pour que le programme ne s’arrête pas après que les partenaires soient partis.

Pérenniser les acquis

Le représentant résidant de Catholic Relief Services, qui met en œuvre le projet, s’est également félicité des acquis de la première phase du projet. « Nous avons vu des enfants bien encadrés au niveau du bissongo (préscolaire, Ndlr.), une cantine endogène qui fonctionne, des femmes mentors qui continuent à encadrer les filles dans les écoles », a dit Moussa Dominique Bangré.

Des résultats concluants qui ont encouragé le gouvernement américain à financer la deuxième phase du projet pour consolider les acquis de la première phase qui a été lancée le 2 mai 2012. Beoog Biiga II améliora le savoir lire et écrire des élèves en renforçant l’enseignement à l’école. Les activités complémentaires de santé nutrition consolideront également la performance des élèves.

La gouverneure de la région du Centre Nord qui a officiellement lancé la deuxième phase du projet a exprimé la reconnaissance et la profonde gratitude du Burkina Faso à l’endroit « du peuple ami des Etats Unis ». Nandy Somé/Diallo, n’a pas manqué de lancer un appel à toutes les parties prenantes à tous les niveaux (central, déconcentré et local), afin qu’elles continuent leurs efforts en développant le partenariat et la collaboration entre acteurs pour une mise en œuvre encore plus réussie de la 2ème phase du programme dans l’intérêt des populations du Bam et du Sanmatenga.

L’ambassadeur Tulinabo Mushingi a remis un lot de kits scolaires pour les élèves. En reconnaissance de son implication pour le bien-être des populations de la localité, le chef du village de Karentenga a intronisé le diplomate qui désormais porte le nom de « Manegd Naba » (Le chef de la bienfaisance, en langue nationale mooré).

Encadré sur le projet Beoog Biiga

Durée du projet  : Octobre 2014-Aout 2018
Zone d’intervention : Toutes les écoles primaires et Bisongo des provinces du Bam et du Sanmatenga
Bénéficiaires directs : 180 000 élèves, 80 000 membres des communautés, 3 700 enseignants.
Source de financement : Le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique à travers son département de l’agriculture (USDA).
Activités principales du projet  : La formation continue des enseignants ; la distribution du matériel scolaire ; la cantine scolaire et la ration à emporter ; le déparasitage et la supplémentation des élèves en micronutriments, la création et l’équipement des bibliothèques ; le programme de mentoring pour les filles ; les communautés d’Epargne et de crédit interne

Tiga Cheick Sawadogo (tigacheick@hotmail.fr)
Lefaso.net

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