Kaya (Centre-Nord) : Le président du CICR à la rencontre des populations déplacées

Publié le lundi 14 septembre 2020 à 21h02min

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Kaya (Centre-Nord) : Le président du CICR à la rencontre des populations déplacées

Le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Peter Maurer, a effectué, le dimanche 13 septembre 2020, une visite de terrain dans le chef-lieu de la région du Centre-Nord, Kaya. Cette sortie avait pour objectif de faire le constat des problèmes humanitaires de la région et de toucher du doigt l’impact de l’appui du CICR dans le Centre-Nord. Ainsi, Peter Maurer et ses collaborateurs ont visité le Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) du secteur 6, appuyé par le CICR, et le forage du quartier Biisnoogo Peuhl, au secteur 4.

Affectée depuis janvier 2019 par la violence, la région du Centre-Nord du Burkina Faso fait face à d’énormes besoins humanitaires. L’insécurité a en effet provoqué le déplacement massif de populations vers des zones jugées plus sécurisées, notamment la ville de Kaya. Face à l’accroissement de la population, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a évalué les besoins afin d’apporter des réponses.

Ainsi, le CICR a décidé de soutenir le Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) du secteur 6 de Kaya, pour faciliter aux personnes déplacées l’accès aux soins de santé. L’organisation humanitaire a aussi construit un forage au secteur 4 pour répondre au manque d’eau.

Concrètement, le CICR a réhabilité des infrastructures dans le CSPS et apporté des équipements, sans oublier l’approvisionnement régulier en médicaments, le renforcement des capacités du personnel de santé à travers les formations. Avec cet appui, le CSPS peut maintenant accueillir plus de patients pour les consultations curatives, la vaccination, les accouchements, le dépistage et le traitement de la malnutrition. « J’ai été très impressionné de voir ce qui a été accompli et aussi de constater ce qui reste à faire. La collaboration entre le CICR et le centre de santé est très bonne et bien rodée. Ainsi, nous allons voir comment étendre les infrastructures dans les jours à venir, au regard des sollicitations du centre », a déclaré le président du CICR, Peter Maurer.

A la fin de la visite du CSPS, la délégation du CICR a échangé avec les populations sur les résultats de la mise en œuvre du projet. Ainsi, tour à tour, les responsables du centre de santé et les patients ont exprimé au président du CICR l’impact des réalisations. Pour Korotimi Sawadogo, qui vient de donner naissance à son bébé, « la salle d’accouchement était exiguë avec peu de matériel. Maintenant tout est devenu neuf. »

En ce qui concerne la prise en charge des malades, l’appui du CICR a donné plus de motivation au personnel soignant. « Avant, on avait beaucoup de difficultés, surtout avec l’eau. Les femmes avaient des soucis pour se nettoyer ; mais grâce au CICR, cette souffrance est atténuée avec la réalisation du forage. Toute la maternité a été rénovée et équipée avec de nouvelles tables d’accouchement. Le projet nous a permis aussi de bénéficier de plusieurs formations », s’est réjouie la responsable de la maternité du CSPS, Blanche Bakolo. Actuellement, le centre de santé réalise plus de 160 consultations par jour avec six à sept femmes en accouchement. « La salle d’accouchement est passée de six à 26 lits », a ajouté l’infirmier-chef de poste du CSPS, Issa Sawadogo.

Le retour au bercail, la meilleure solution

Pour les personnes déplacées dans la ville de Kaya, la solidarité des autochtones et des partenaires de l’Etat est appréciable, mais la meilleure solution, c’est de leur permettre de retourner dans leurs villages d’origine. « Le CICR nous a apporté beaucoup de soutien mais nous lui demandons de nous aider à repartir dans nos villages respectifs, parce que nous étions cultivateurs, éleveurs… », a plaidé la représentante des déplacés internes, Aguiratou Sawadogo.
Au cours des échanges, le personnel soignant a aussi souhaité l’accompagnement du CICR pour l’obtention d’un laboratoire au sein du CSPS, et surtout le renforcement de cette collaboration.

Autre endroit, autres préoccupations

Après le CSPS, la délégation s’est rendue au secteur 4 de la ville de Kaya, pour visiter un forage. Ce forage a été construit en avril 2020 au profit des déplacés internes, pour répondre au manque d’eau. La pompe manuelle fournit 1 000 litres d’eau par heure et permet de servir 500 personnes par jour (à raison de 20 litres par personne par jour). Et profitant de la présence du président du CICR, la responsable des déplacés du secteur 4 a demandé la construction d’une école pour les enfants. En réponse, le CICR a rassuré que, dans la mesure du possible, des solutions seront apportées en fonction des priorités.

Peter Maurer a par ailleurs réitéré l’engagement de sa structure à appuyer l’Etat burkinabè dans la quête du mieux-vivre des personnes déplacées internes.

Issoufou Ouédraogo
Lefaso.net

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