Burkina/Renforcement des moyens d’existence des femmes : Des centaines de jeunes filles et de femmes stabilisées à Kaya

Publié le mardi 27 septembre 2022 à 17h59min

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Burkina/Renforcement des moyens d’existence des femmes : Des centaines de jeunes filles et de femmes stabilisées à Kaya

Présenter les réalisations et résultats du projet du renforcement des moyens d’existence des femmes dans le Centre-nord, recueillir les avis des bénéficiaires, des partenaires de mise en œuvre et des autorités locales. Ce sont, entre autres, les objectifs de cet atelier bilan de la mise en œuvre de ce projet tenu ce 27 septembre 2022 à Kaya, région du Centre-nord. Cette activité marque officiellement la clôture de ce projet exécuté par l’Alliance technique d’assistance au développement (ATAD) et financé à hauteur de 400 000 dollars par le PNUD. La cérémonie d’ouverture de l’atelier a été présidée par le secrétaire général régional du Centre-nord, Inoussa Kaboré.

Des vies transformées, de la joie retrouvée sur les visages qui laissaient transparaître la tristesse, des ménages nourris et des enfants rescolarisés... Ce sont autant de retombées enregistrées à la fin de ce projet de renforcement des moyens d’existence des femmes mis en œuvre au profit des jeunes filles et femmes, personnes déplacées internes (PDI) et hôtes dans le Centre-nord. Ce projet, mis en œuvre pour une durée d’une année, a été exécuté sur le terrain par l’Alliance technique d’assistance au développement (ATAD) et financé par le PNUD à hauteur de 400 000 dollars au profit de ces dites cibles.

Le projet est à son terme et il a été donc question pour les différents acteurs de mise en œuvre, des partenaires, des bénéficiaires et des autorités locales de se réunir autour d’un atelier pour dresser le bilan de toutes les activités réalisées dans les localités de mise œuvre. L’occasion pour eux également d’échanger sur les succès et les leçons apprises au cours de ce projet.

Vue des produits des bénéficiaires

En termes d’activités menées sur le terrain, le chargé de projet au sein d’ATAD, Souleymane Ouédraogo, a fait savoir que l’alliance a travaillé avec toutes les communautés représentatives et ensemble, ils ont identifié douze métiers porteurs qui ont été appuyés au bénéfice de ces jeunes filles et femmes. Au nombre de ces douze métiers, il a cité, entre autres, la restauration, la transformation de l’arachide, la couture, la coiffure, la transformation des mets locaux, l’élevage bovin et la création d’emplois à travers la réhabilitation de la voirie.

Le projet a permis en gros, selon le président de la cérémonie, le secrétaire général régional du Centre-nord, Inoussa Kaboré, d’avoir de l’emploi permanent ou temporaire, des revenus pour participer à la gestion des ménages et participer aux évènements sociaux et économiques de leurs zones.

Des témoignages de satisfaction des bénéficiaires

Aminata Dabilgou, bénéficiaire PDI

« Quand nous sommes arrivées, nous n’avons pas pu nous inscrire ou on s’enregistrait pour la prise en charge des PDI, donc nous n’avions rien. Nous étions dans la souffrance, mais grâce à ce projet, nous avons pu nous occuper de nos enfants et les inscrire à l’école. Aujourd’hui, nous continuons de travailler pour fructifier nos ressources et nous ne pouvons que remercier les donateurs et souhaiter qu’il y ait un autre projet et que le nombre de bénéficiaires puisse augmenter », témoigne cette PDI venue de Tchielgo, Aminata Dabilgou.

Tout comme d’autres bénéficiaires, cette quadragénaire mère de cinq enfants a reçu du matériel et de la liquidité pour mener des activités génératrices de revenus. C’est cette aide qui leur a permis de se lancer dans la fabrication du soumbala, de gâteaux à base d’arachide, etc.

Rasmata Sawadogo, bénéficiaire hôte

Ce projet de renforcement des moyens d’existence en faveur des femmes, il faut le rappeler, n’a pas seulement été dédié aux jeunes filles et femmes PDI, mais aussi celles hôtes. L’une des hôtes bénéficiaires est Rasmata Sawadogo, responsable d’une association intervenant dans la couture. « Grâce à l’aide du projet, nous avons pu acquérir des machines et du matériel de travail pour améliorer et agrandir notre atelier et nous avons reçu une vingtaine de filles PDI que nous formons en couture », témoigne-t-elle.

Ce projet de renforcement a été mis en place, selon le coordonnateur du sous-bureau du PNUD dans le Centre-nord, Cyprien Gangnan, pour aider les personnes durement touchées par la crise à recouvrer un minimum de moyens d’existence en espèces et en nature. Et il a touché environ 1000 bénéficiaires directs et plus de 4000 indirects.

Cyprien Gangnan, coordonnateur du sous-bureau PNUD dans le Centre-Nord

Mais les besoins sont immenses et ce projet a été comme une goutte d’eau dans un océan immense de besoins, regrette le coordonnateur du sous-bureau PNUD de Kaya. Tout en soulignant que même si ce projet est à sa fin, avec les perspectives et acquis intéressants enregistrés, des ressources sont en train d’être mobilisées et, dans les jours à venir, d’autres seront mis en place en tenant compte de celui-ci afin de dupliquer les acquis à l’échelle.

Toutefois, il a aussi rappelé que ce projet n’a pas été mis en œuvre sans difficultés. S’agissant de ces difficultés, Cyprien Gangnan a expliqué qu’il y a eu des problèmes d’accessibilité de certaines zones, parce qu’elles ont été choisies et après elles ont basculé dans l’insécurité, d’où les difficultés d’accès à ces zones. « Grâce à la contribution d’ATAD qui a utilisé des moyens pour atteindre ou suivre les populations là où elles ont fui pour aller s’installer. Ce, à travers les animateurs relais qui résidaient sur place et qui ont contribué pour que ce projet puisse se mener dans ces zones », a-t-il fait comprendre.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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